DEMARCHE ARTISTIQUE

Véronique Roussiaux développe une œuvre puissante qui puise, à la fois, dans les racines africaines de son enfance, et dans une farouche volonté de vivre.

                    Les matériaux qu’elle utilise sont bruts, liant la terre, l’eau, le feu, les pierres, les cailloux ramassés sur la plage ou fragments de verre rejetés par la mer.

Comme dans une recherche toujours renouvelée de matières originelles sans faux mélanges, sans sophistication extrême qui dénaturerait le contact à la réalité première  du monde, son travail devient alors un processus d’apprivoisement de ces matériaux, une exploration des possibles chimiques et physiques en même temps qu’un cheminement médidatif  et spirituel .

                     Son travail donne à voir une maîtrise volontairement  testée pour une perpétuelle remise en cause.

Ce qui anime Véronique s’avère être un double mouvement qui s’alterne, s’enroule, se nourrit, construisant des œuvres sans compromis.  D’un côté, la surprise issue d’un travail immergeant dans la manipulation des ingrédients et des techniques auxquels elle se donne pleinement ; de l’autre, une quête spirituelle profonde interrogeant l’Univers pour, peut-être, s’y fondre, au risque de disparaître momentanément, mais pour mieux réapparaitre plus forte et elle-même transformée.

L’œuvre de Véronique est pleine d’énergie.

                 -Une première période tentait de créer des formes pour contenir cette énergie comme un trop plein à préserver dans des vases.

               - Puis vient une seconde période où la force de cette énergie est telle qu’il faut tenter de la préserver, la conserver… et les vases se ferment de peaux comme des tambours. Ces premières œuvres gardent une structuration formelle, un souci de rigueur par l’apparence extérieure.

                - Mais bientôt, arrive l’envie sinon la nécessité de lâcher prise, libérant les formes, laissant affleurer l’intérieur des choses, des sentiments, des questionnements intimes.

La terre  devient désormais support d’inspirations très libres, tournées vers une quête toute personnelle, osant la déchirure, la fragmentation, la re- composition, de nouvelles fusions.

Sont invoquées, alors, toute matière, toute énergie, oubliant l’idée du vide/ absence, pour décliner une série d’œuvres où explosent les couleurs, les effets de cuissons, les formes ondulantes et vibrantes.

La vie, dans son entièreté, prise au vif dans l’Univers, dans ses aspects visibles et invisibles, matière et anti-matière, déconstruction-reconstruction, masses et ondes…

C’est en réalité le Cosmos qui intéresse Véronique.

Nous la suivons sur les chemins de son inspiration sincère et généreuse… Une préoccupation universelle motive son art aujourd’hui, qu’elle nous offre dans le contexte d’un présent immédiat toujours relié à l’avenir proche qui inquiète, et l’avenir lointain qui engage à la réflexion sereine vers une relative éternité.

LYV Novembre 2019